Chaque instrument a un volume et un son propre, différent des autres. Un saxo ou un djembé peuvent être plus forts en volume qu’une flûte ou une guitare classique. Tout instrument a aussi un registre dynamique, c’est-à dire qu’il peut jouer plus fort ou moins fort, dépendant des besoins. La difficulté dans un jam est de combiner et de faire coïncider les volumes pour que tous les instrumentistes soient entendus.

STRATÉGIES

1. REGARDER LES MUSICIENS qui jouent en même temps que nous et se demander si on peut les entendre dans le mix. Si on n’y arrive pas, chercher la cause et essayer de remédier à la situation. Il se peut qu’on doive réduire notre volume au niveau d’un autre instrument pour pouvoir l’entendre. Un saxophoniste devra jouer très doucement avec une guitare classique et le guitariste devra jouer fort pour faire coïncider les registres dynamiques. Un jam est tissé de compromis, et tous doivent apprendre à ÉCOUTER PLUS L’ENSEMBLE pour bien doser son volume et co-exister avec autrui.

2. OFFRIR UN ESPACE

Quand quelqu’un entre chez vous, lui offrez-vous un chaise et un breuvage? Pourquoi ne pas faire la même chose quand un musicien joint le cercle? QUITTE À MÊME ARRÊTER (sans tout laisser tomber) pour s’assurer que le ou la nouvelle venue se sente accueillie et ait un espace de choix au sein du cercle.

3. 'LESS IS MORE'

Un jam c’est comme une tarte, plus on est autour, plus petite est notre pointe… C’est vrai pour les notes aussi, plus on est à partager l’espace, moins on doit en mettre pour ne pas surcharger la musique. …Jusqu’à apprendre à s’effacer complètement lorsque c’est nécéssaire, et accepter qu’on n’a rien de plus à apporter. C’est un grand défi que de s’harmoniser dans l’impro en live! La musique c’est autant apprendre à jouer qu’à ne pas jouer!

Mon expérience personnelle dans les jams est que c’est surchargé 90% du temps. Un bon improvisateur assume toujours qu’un jam est trop plein et est à l’affut de voir s’il peut jouer moins de notes et laisser plus d’espace aux autres.

4. AVANT-PLAN vs ARRIÈRE-PLAN

Un soliste va chercher à prendre l’avant-plan, c’est à dire qu’il ou elle augmente son volume pour percer à travers l’ensemble, pendant que le band joue en arrière-plan et soutient. Une fois que le soliste a terminé son solo, il rejoint l’arrière-plan et laisse d’autres musiciens prendre le ‘lead’. Rarement un musicien garde un rôle d’avant-plan tout au long d’une pièce, et c’est ce qui fait toute la richesse et la cohérence d’une musique: les nuances et transitions d’avant à arrière-plan. Demandez-vous: à quel moment allez-vous prendre l’avant-plan et vous retirer dans le ‘background’…

5. PERCUSSIONS

Même combat: apprendre à y aller en finesse et non en force brute. Très facilement une section de percussions peut enterrer la musique, et couper le sifflet des mélodistes. Problème majeur: plusieurs confondent ‘groover’ et jouer fort. Les 2 concepts n’ont aucun lien, et un groove tout en douceur et subtilité est selon moi bien plus envoûtant et relaxant… On a tout le temps pour monter l’énergie, prenons notre temps!!

6. APPRENDRE À COMMUNIQUER ET DIRE SES PRÉFÉRENCES

Avec tact et en validant l’autre dans sa bonne intention, apprenons à trouver des solutions si parfois nous percevons un déséquilibre. Tous sont en apprentissage et de faire l’effort de s’ouvrir à l’autre pour chercher des solutions est un grand pas en avant!

Merci de votre présence et collaboration!

Etienne Bovo